- Editorial:
- GALLIMARD
- Año de edición:
- 2014
- ISBN:
- 978-2-07-012378-0
- Páginas:
- 1728
- Encuadernación:
- Otros
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OEUVRES
JACCOTTET, PHILIPPE
Disponibilidad:
Philippe Jaccottet a lui-même choisi les uvres rassemblées dans ce volume, y recueillant tout ce quon pourrait qualifier décriture «de création» et laissant de côté son travail de critique et de traducteur, ainsi que certains textes de circonstance liés à des voyages ou à des hommages ; il a veillé à ce que ses livres apparaissent selon la chronologie de leur publication initiale, qui était jusqualors parfois masquée par des regroupements éditoriaux ultérieurs. Recueils de poèmes et livres de prose alternent dabord, bientôt ponctués à intervalles plus ou moins réguliers par les notes de carnets quégrènent les différentes livraisons de La Semaison. Retrouvant leur titre unique, celles-ci sont ici restaurées dans toute la cohérence de leur projet et complétées par les Observations, 1951-1956, longtemps inédites et qui sont comme lamorce de ces semences littéraires rassemblant choses vues, choses lues et choses rêvées. Lévolution des poèmes est frappante : des sonnets rimés de LEffraie (1953) aux pièces brèves et épurées dAirs (1967) se fait sentir linfluence des révélations majeures que furent les paysages de Grignan et les haïku japonais. Par les chants plus tourmentés des livres de deuil qui se succèdent ensuite, de Leçons (1969) à Pensées sous les nuages (1983), le poète tente de maintenir le flux des mots malgré la mort qui semble faire vaciller jusquau langage. À partir de Cahier de verdure (1990), proses poétiques et vers se mêlent au sein dun même recueil. Une forme éminemment personnelle sinvente, se concentrant sur les éclats de joie épars dont il sagit de restituer la lumière. Comment embrasser à la fois le clair et le sombre, le grave et le léger, le tout et le rien? Luvre de Jaccottet simpose par lexigence de sa quête, la pureté rayonnante et sans affectation de son chant «Leffacement soit ma façon de resplendir», écrivait-il dès LIgnorant (1957). Sans céder jamais à lépanchement, se refusant autant au nihilisme quà l'exaltation à «lécurant brouillard dun certain lyrisme» , elle trouve certes dans la beauté subtile et poignante de la nature lumière dhiver, vergers en fleurs une réponse vitale à la violence du monde et au désenchantement. Mais cette beauté na rien d'un refuge éthéré ; elle est comme une lame qui permet de creuser dans lopaque. Cette poésie, nourrie dombre, sécrit avec le vide et contre lui.